Tu es la grande lumière de la pauvreté
- Par mfressard
- Le 02/12/2018
- Dans Poésie ininterrompue
Seigneur, tu es le pauvre.
Tu es le pauvre, le dénué de tout,
tu es la pierre qui roule sans trouver le repos,
tu es le lépreux hideux dont on se détourne
et qui rôde autour des villes avec son grelot.
Tu es pauvre comme les malades
qui dans la nuit se retournent sans cesse
et sont presque heureux
et comme les fleurs entre les rails
si tristes dans le vent confus des voyages.
Toi tu es vraiment le pauvre, le dénué de tout,
tu es le mendiant qui se cache la face;
tu es la grande lumière de la pauvreté
auprès de qui l'or semble terne.
Rainer Maria Rilke