Quelque immense aurore
- Par mfressard
- Le 20/05/2013
- Dans Paroles en liberté
A tous ceux qui rejoignent le ciel, en silence, jour après jour... que l'on n'oublie pas...
Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Des yeux sans nombre ont vu l'aurore ;
Ils dorment au fond des tombeaux,
Et le soleil se lève encore.
Oh ! qu'ils aient perdu le regard,
Non, non, celà n'est pas possible !
Ils se sont tournés quelque part
Vers ce qu'on nomme l'invisible ;
Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
Ouverts à quelque immense aurore,
De l'autre côté des tombeaux
Les yeux qu'on ferme voient encore.
Armand Sully Prudhomme