La lettre de l'Observatoire des inégalités - N° 178 - Octobre 2019
Les inégalités de niveau de vie se stabilisent depuis 2013 dans un contexte de stagnation des revenus. On est loin d’avoir effacé la hausse des inégalités de la période 1996 à 2012. L’analyse de Louis Maurin, directeur de l’Observatoire des inégalités.
Les inégalités de revenu ont fortement augmenté à partir des années 2000. Elles se stabilisent depuis 2013, mais demeurent plus élevées qu’il y a vingt ans. Notre synthèse sur l’évolution des inégalités de revenus.
La France compte cinq ou neuf millions de pauvres selon la définition adoptée. Depuis cinq ans, la pauvreté stagne à un niveau élevé. Les dix années d’extension de la pauvreté de la période 2002-2012 sont loin d’avoir été effacées.
En France, selon le seuil de pauvreté adopté, un individu est considéré comme pauvre quand ses revenus mensuels sont inférieurs à 867 euros (seuil à 50 % du niveau de vie médian) ou à 1 041 euros (seuil à 60 %).
Éradiquer la pauvreté, c’est possible, grâce à l’instauration d’un revenu minimum unique (RMU), dès 18 ans, de 860 euros par mois, soit l’équivalent du seuil de pauvreté à 50 % du niveau de vie médian. Une proposition de Noam Leandri et Louis Maurin, respectivement président et directeur de l’Observatoire des inégalités.
Les inégalités de niveaux de vie sont grandes entre les grands pôles urbains. Elles le sont aussi en leur sein, comme l’indique une étude de la Fédération nationale des agences d’urbanisme décryptée par Valérie Schneider. Ce texte est extrait de La Gazette.
Les zones rurales isolées affichent le niveau de vie le plus faible. Mais c’est dans les villes-centres que les inégalités de revenus sont les plus fortes. La grande richesse de quelques quartiers favorisés y côtoie l’extrême pauvreté.
Les inégalités de niveaux de vie s’accroissent entre les communes d’Île-de-France. Une partie des communes maintiennent une certaine diversité. L’analyse de Mariette Sagot, démographe, chargée d’études à l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Île-de-France.
Avec un salaire mensuel net de 4 000 euros en moyenne, les cadres supérieurs gagnent 2,5 fois plus que les employés et les ouvriers. Chaque mois, ils disposent de 2 400 euros de plus à dépenser que les catégories populaires : de quoi vivre mieux et épargner.
Les 10 % des salariés les moins bien rémunérés touchent au mieux 1 200 euros par mois, les 10 % les mieux payés au moins 3 600 euros, soit trois fois plus. On entre dans le club du 1 % des plus hauts salaires à partir de 8 600 euros.