Petit traité de la joie

 

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Martin Steffens, né en 1977, est professeur agrégé de philosophie. Marié et père de deux enfants, il enseigne la philosophie à Metz, au lycée Georges de la Tour et en classes préparatoires. Il est l'auteur d'études, de conférences et d'articles sur Descartes, Nietzsche, Léon Bloy, la philosophe Simone Weil ou Léon Chestov.

Publications:

  • Nietzsche, Ellipses, coll. « Pas à pas », 2008.
  • Simone Weil, éditions Nouvelle Cité, collection Prier 15 jours avec, 2009.
  • Avec Pierre Dulau et Thierry Formet, Une journée de philosophie : les grandes notions vues à travers le quotidien, Ellipses, 2010.
  • Petit traité de la joie, consentir à la vie, éditions Salvator, coll. « Forum », 2011 (essai), (ISBN 978-2706707759), ce livre a obtenu le Prix humanisme chrétien 2013.
  • Vivre ensemble la fin du monde, éditions Salvator, coll. « Forum », 2012 (essai), (ISBN 978-2706708664)

Dossiers

  • René Descartes, Méditations métaphysiques : 1, 2 et 3, Gallimard, 2006.
  • Simone Weil, Les Besoins de l'âme : extrait de L'Enracinement, Gallimard, 2007.

Notre propre vie ne nous est pas propre: elle s'est d'abord faite en nous, sans nous. Puis vient le jour où, ayant appris à se posséder mieux, revient à chacun le pouvoir de refuser cette vie reçue passivement. N'est-ce pas là la liberté par excellence: dire non à ce qui s'impose sans se proposer ? Mais il est une autre liberté, plus généreuse, plus large et plus pleine de risques, dont ce Petit traité de la joie se fait l'éloge: consentir à la vie, ouvrir les bras à ce qui fut d'abord étranger. Non pas d'un oui du bout des lèvres: la question du consentement à l'existence est, selon le mot de Nietzsche, "la question primordiale". D'une telle question dépend notre façon d'accueillir le passé comme d'engager l'avenir. Elle exige donc, en guise de réponse, que nous offrions à l'existence un oui à la mesure de nos vies: ample comme le sont nos peines, surabondant à la mesure de nos joies. Alors, cherchant moins à conquérir qu'à recevoir ce qu'on a, la vie apparaîtra comme ce qu'elle est: un présent auquel on peut apprendre à être davantage présent...

Apprendre à aimer, c'est ouvrir la porte de son âme avant de soupçonner. C'est accepter de se taire et d'écouter. Nous n'aurons de ce monde que ce qui s'y donne déjà, à présent, au présent, comme le présent auquel nous ne sommes jamais assez présents...Car aimer, enfin, c'est consentir à ne trouver rien à redire, à cesser d'interroger, pour donner à ce qui est étranger la grâce de l'accueil..

Martin Steffens