Touchons le cœur de Dieu

Site des oeuvres pontificales missionnaires

Vendredi Saint - Passion du Seigneur

 

« Or, près de la croix de Jésus se tenaient sa mère
et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas,
et Marie Madeleine. » (Jn 19, 25)

 

 

 

La Croix se dresse maintenant devant nous. 

 

Avec Marie, avec les disciples, avec les persécuteurs de Jésus aussi, nous contemplons notre Seigneur livré aux mains de ses juges et de ses bourreaux.

C'est le drame de l'humanité qui se joue, c’est la tragédie qui s’écrit dans l’histoire de la relation entre Dieu qui est amour et l’humanité qui juge.

 

Comment le monde peut-il comprendre le message divin, l’incarnation du verbe de Dieu ? 

Dieu s'est fait chair pour prendre notre condition humaine et nous l'avons condamné à mort, crucifié, supplicié.

Il faut une conversion du cœur, du regard, pour découvrir qui est ce condamné.

 

Il est le « roi des juifs », selon Pilate ; il est le Fils de Dieu le Christ, le messie non reconnu que des générations ont espéré et attendu. 

 

La force, le mal, la mort ont provisoirement, semble-t-il, gagné la partie. 

C'est le silence de la consternation, du chagrin, de l'incompréhension qui nous enveloppe à présent.


L'univers des hommes, c'est l'univers de la violence, des défis, de la lutte pour le pouvoir, des complots, des calculs. 

 

Le Royaume que nous offre Dieu, c'est le Royaume de la miséricorde, de la patience, de l'amour gratuit qui nous est donné.

C'est pour signifier cela que la croix plutôt qu'un autre symbole est signe de ralliement.

 

La croix ne fait sens que dans la lumière du matin de Pâques.

En empruntant le chemin de la croix, en comprenant le scandale, la folie de la croix, nous découvrirons le mystère de l’amour divin, de l’amour parfait, inégalé.

 

C’est ce chemin que les martyrs de tous les temps ont emprunté, depuis les temps de catacombes jusqu’au XXIème siècle. 

 

Entrons humblement dans ce mystère et notre vie sera changée.

Nous n’écouterons plus les sirènes du matérialisme, de l’individualisme, de l’hédonisme que notre époque propose. 

 

Nous verrons se lever pour nous l'aurore d’une vie nouvelle que le baptême inaugure.

Chaque lever de soleil sera un matin pascal ; nous pourrons proclamer notre foi, notre Credo parce que nous serons authentiquement chrétiens.

 

Cette Croix, nous la vénérons, nous la touchons et, ce faisant, nous touchons le cœur de Dieu. 

Elle n’est pas plus facile à porter pour nous qu’elle le fut pour les générations de disciples qui nous ont précédés, mais c’est l’unique chemin de la vérité sous le regard de Dieu.

 

Ne l’éloignons pas de nous, portons la, faisons comme Simon de Cyrène, portons celle de nos frères et sœurs.

Nous serons alors sur le chemin des martyrs (témoins du Christ) et des saints, ce chemin douloureux qui conduit vers la vie nouvelle, la résurrection sur laquelle repose notre foi.


Pensons tout particulièrement à nos frères chrétiens persécutés, aux peuples qui subissent l’oppression (en Birmanie), aux nations menacées de disparition (au Liban).

 

Avec l'aide de l'Esprit Saint, pardonnons, prions, annonçons sans fin Jésus qui a donné sa vie pour le salut du monde.

 

Ainsi vivrons-nous en disciples de celui qui nous ouvre les portes de la vie éternelle et nous invite à le suivre sur son chemin de croix.

 

+ Mgr Geoges Colomb
  Directeur national des O.P.M.

Photo : Vénération de la croix à Manille, aux Philippines - DR