René Daumal

 

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Devenir transparent jusqu'à disparaître...

René Daumal, sans avoir voulu jouer, aura perdu au grand jeu de la vie, lui qui n’avait « qu’un mot à dire », ce mot caché au fond des mystères, et qui ne cherchait qu’un point, le point de non-retour. Cette dernière parole du poète nous hante encore et nous ne savons plus qui est dans le cachot du réel.

Maniant « la poésie blanche et la poésie noire », il suivait une voie tracée par ses amies les comètes. Il écrivait « à contre-ciel » pour rendre transparent l’absolu, rendre lumineuse la vérité, donc accéder à ce « Contre-monde » que masque le ciel lui-même...

Lui ne recherchait pas une carrière d’écrivain mais une raison de vivre. Lui creusera le Mot, le mot de la gnose humaine, qui dévoile le réel, l'essentiel :

"Voici, il y a une porte ouverte, étroite et d’accès dur, mais une porte, et c’est la seule pour toi."

René Daumal né un certain 16 mars dans les Ardennes est mort de tuberculose à trente-six ans, le 21 mai 1944 à Paris.

Il ne reste qu’un sillage de feu derrière lui et beaucoup de ses écrits ne paraîtront qu’après sa mort.

Gil Pressnitzer

"Désapprendre à rêvasser, apprendre à penser, désapprendre à philosopher, apprendre à dire, cela ne se fait pas en un jour. Et pourtant nous n'avons que peu de jours pour le faire." (Préface de Contre-ciel).

"Visible, nous le verrions le poète ; voyant, il nous verrait ; et nous pâlirions dans nos pauvres ombres, nous lui en voudrions d'être si réel, nous les malingres, nous les gênés, nous les tout-chose." (Poésie noire, poésie blanche).

René Daumal